2072, les mercenaires du futur
Quand des producteurs italiens
s'attablent et parlent de leur admiration pour 2001, l'odyssée
de l'espace, Rollerball, Star Wars, Blade
Runner, Ben Hur et des tas d'autres trucs ça donne quoi?
Ceci :
2072, les mercenaires du futur (I guerrieri dell'anno
2072 / The New Gladiators), Lucio Fulci
(1984)
Notons tout de même
d'emblée que le film se déroule en 2001, et qu'il n'y a
guère de traces de cette énorme soucoupe volante (mais
peut-être que les scénaristes avaient pas réussi
à caser Rencontres du troisième type dans leur
script, du coup ils se sont dit que sur l'affiche ça en
jetterait...)
Le scénario en question est difficile à
résumer tant il part dans tous les sens et est en même
temps simpliste au possible (?). En gros deux chaînes de
télévision se disputent les parts de marché, et
l'une d'elles décide de faire du grand spectacle pour écraser
l'autre. Résultat : un retour aux gladiateurs de la Rome
Antique, qui verra s'affronter des condamnés à mort
luttant pour leur grâce.
Casting de trognes sympathiques (Fred
Williamson notamment, qui cachetonne à mort puisque sa
présence à l'écran est très limitée),
avec entre autres un japonais (Al Yamanouchi) qui joue un Mongol qui
s'appelle Akira (re- ?), et qui auparavant avait déjà
joué dans 2020 Texas Gladiators de Joe d'Amato et 2019,
après la chute de New York de Sergio Martino (un habitué
du genre).
Bref, c'est du grand n'importe quoi, et pour être
franc comment aurait-il pu en être autrement? Fulci fait là
dans l'alimentaire, et l'ensemble, s'il est bien loin des films
habituels du Maître, reste assez divertissant quoique très
con. Il faut voir le grand méchant dire entre deux rires
démoniaques venus d'on ne sait trop où: "Venez
me chercher, je suis à 20 000 km de la Terre!", le
design cheapo-gay des motos et side-cars du jeu, ou encore le
dénouement incroyablement nul (je ne saurais même pas le
raconter mais j'ai bien ri en tout cas).
Et Fulci dans tout ça? Ben, quelques moments assez violents exhalent l'haleine du CradoMaestro, quelques idées valent le détour (les arènes de Rome comme terrain de jeu, l'esthétique de la ville à la Blade Runner) mais sont handicapées par des moyens limités, bien que le tout reste acceptable, mais finalement 2072 aurait pu être réalisé par n'importe quel autre artisan du bis, la différence n'aurait pas été majeure...