Alligator

Alligator (Il fiume del grande caimano / The Great Alligator), Sergio Martino (1979)

Après le raz-de-marée des Dents de la mer de Spielberg, en 1975, une vague de resucées surfant sur la mode du film de monstre aquatique* parvient jusqu'aux écrans bénis qui les accueillent. Il s'agit souvent de séries Z bien fauchées qui tentent tant bien que mal de maquiller leur manque de moyens par une débauche de ... euh, ben une débauche de rien du tout, c'est possible ça ? Soyons honnêtes et citons tout de même le Piranha du grand Joe Dante (1978) comme exemple de détournement réussi. Maintenant, rions un peu avec cet Alligator plutôt gratiné en terme de nanardise.



Le prolifique Sergio Martino, un an après avoir livré Ursula Andress toute nue à une horde d'indigènes tout heureux de l'enduire d'une substance indéterminée dans La Montagne du dieu cannibale, s'attelle donc à la tâche et tente tant bien que mal de passer outre un scénario inepte (écrit entre autres par un certain George Eastman - mais si ! le cannibale qui déguste ses propres tripes dans Antropophageous !) et des acteurs visiblement peu concernés (je les dénonce ici : Barbara Bach, Mel Ferrer, et dans le rôle principal : Claudio Cassinelli). Sans parler des effets spéciaux super pas spéciaux. Mais tentons d'évaluer un peu le quotient de nanardise pour savoir si Alligator se classe plutôt dans la catégorie sympathique ou soporifique.


A vous de deviner laquelle de ces deux planches entrées en collision représente le crocodile.


Si vous fixez bien cette photo pendant quelques secondes, un moustachu à l'allure improbable devrait apparaître...

Et bien surprise, Alligator réserve quelques moments de folie douce assez sympathiques, à base de répliques bien savoureuses ("Si je comprends bien, dans ce paradis terrestre, on se fout des cochons, mais pas des cochons d'payants !"), de tronches pas possibles (cf. les captures d'écran) et surtout grâce à un croco en plastique du plus bel effet. En effet celui-ci, rigide comme un phallus, se contente, pour épancher son agressivité, de rentrer mollement dans ce qui lui tombe sous les yeux, déclenchant force rires de la part du spectateur forcément médusé. Au moins, on saura gré à Martino de nous avoir évité les stock-shots d'usage dans ce type de production.



Ah, et le scénario, j'ai oublié de vous en parler, tiens. Ca tombe bien, ça n'en vaut pas franchement la peine... Toujours est-il qu'avec un peu d'indulgence et un regard acéré (oui, il se passe plein de trucs en arrière-plan), vous trouverez votre compte de rigolade. Bon public accepté, exigence acerbe refoulée d'entrée de jeu ! On n'est pas là pour être sérieux.

* des jeux de mots pénibles se cachent dans cette phrase ; saurez-vous les retrouver ?



-

Disponible en DVD zone 2 français



02/01/2008
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour