Bandit aux yeux bleus, Le
Le Bandit aux yeux bleus (Il Bandito dagli occhi azzurri), Alfredo Gianetti (1982)
Force est de constater que ce petit polar se situe bien loin des violents essais dans le genre d' Enzo Castellari, Fernando Di Leo ou encore Lucio Fulci. Il s'agit plutôt ici de livrer un film sympathique, jouant essentiellement sur le charisme de Franco Nero et sur un scénario convenu mais livrant son lot de surprises.
Franco Nero campe en effet un employé de banque grisonnant et boiteux, qui se révèle en fait être un bellâtre en pleine possession de ses moyens. La raison de cette double vie ? Il projette d'emporter le pactole ni vu ni connu sous une identité, tout en restant insoupçonnable grâce à celle du petit employé ; d'où l'usage de lentilles de couleurs qui vont focaliser les policiers sur un bandit aux yeux bleus, lui laissant ainsi le temps de filer à Panama, pour profiter des deux milliards et demi de lires empochées...
Si la première partie du film est sans surprise, et à vrai dire un peu mollassonne, tout s'emballe dans le dernier tiers, qui voit le ton changer radicalement : du petit escroc sympa, Franco Nero devient une bête apeurée de voir s'envoler son rêve de richesse. Ce qui nous donne droit à une grosse performance de Nero, et à une scène de baston qui contient un fracassage de chaise assez hallucinant (franchement, Nero a dû se chier dessus en sentant la chaise passer si près de lui, et surtout si violemment). Le changement de direction du film est donc assez bienvenu et procure assez de satisfaction au spectateur indulgent que je suis pour excuser une première partie quelque peu ennuyeuse, entièrement soutenue par quelques scènes cocasses et par la classe naturelle de Franco Nero. A voir donc par curiosité, et surtout si vous êtes fan de l'interprète de Django.