Brigade Anti-Racket

Brigade Anti-Racket (Ritornano quelli della calibro 38), Michele Massimo Tarantini ou Giuseppe Vari ? (1977)




Dans le petit monde du polar italien, il y a les films qui lorgnent vers la prise de conscience sociale ou politique (Confessions d'un commissaire de police au procureur de la République), ceux qui magnifient la violence urbaine en exploitant à fond la veine hard-boiled du genre (Racket) ou encore les produits hybrides, singuliers mais assurément réussis (La Guerre des gangs). Et puis il y a les films sans ambition, sans talent, sans fond, sans rien. Brigade Anti-Racket fait partie de cette dernière catégorie.


La brigade anti-racket, branche parallèle de la police, est chargée de s'occuper du racket (logique) qui gangrène la ville et spolie les pauvres petits commerçants, bien forcés de raquer. De fil en aiguille, ou plutôt d'enquêtes en interrogatoires, les inspecteurs de la brigade, menés par un Antonio Sabato tout juste correct, vont se rapprocher de celui qui tire les ficelles.


Réalisation pauvre (diversement attribuée à Giuseppe Vari, auteur du pourtant très bon western Priez les morts, tuez les vivants, ou à Michele Massimo Tarantini, réalisateur quant à lui de bon nombre de sexy-comédies), acteurs indigents, scénario convenu au traitement à la limite du ridicule, frisant souvent le pudibond (l'inspecteur qui vit seul avec son fils, occasion de quelques scènes larmoyantes gratuites...), Brigade Anti-Racket cumule les tares, et a beau jeu de se rattraper pathétiquement sur sa jaquette à un prometteur ''classé X pour violence, jamais sorti en salles'', puisque rien ne justifie cette interdiction supposée. Certes, des coups de feu sont échangés, mais mis en scènes de manière si plate que l'ennui y est autant présent qu'au cours des dialogues redondants et remplis de poncifs lénifiants.


Dénué de la moindre note d'intention, ce film ne vaut que pour sa toute dernière scène, la prise d'otages d'une classe, qui semble enfin tirer le film vers le haut et tenter quelques efforts de mise en scène de la part d'un réalisateur paresseux et sans doute peu concerné par son film. Une dernière scène pour le coup assez violente qui arrive malheureusement après une heure trente d'ennui et de désintéressement progressif. Passons sur la morale douteuse de justice expéditive qui s'en dégage, elle n'a jamais empêché de faire des bons films - mais dans le cas présent c'est un grief de plus.


A éviter autant que possible, à moins d'être un fan ultime de Sabato, de Dagmar Lassander, qui se dévoile ici totalement (si vous voyez ce que je veux dire), ou alors d'avancer directement vers la scène de la prise d'otages...



02/01/2008
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