Caltiki, le monstre immortel
Caltiki, le monstre immortel
(Caltiki, il mostro immortale), Riccardo Freda / Mario
Bava (1959)
Produit
dans la foulée du succès du Blob qui mettait aux
prises Steeve McQueen et une grosse boule rose, Caltiki, le
monstre immortel possède plusieurs particularités
qui méritent qu'on y jette un oeil curieux.
Tout
d'abord, il s'agit de la première réalisation
(officieuse, mais qu'importe) de Mario Bava, ici uniquement crédité
aux effets spéciaux et à la photographie sous les
pseudonymes de John et Marie Foam, mais à qui le déjà
très expérimenté Riccardo Freda laissa le soin
d'achever le tournage. Une aubaine pour le jeune Bava, qui, ainsi
lancé aux yeux de la profession, livrera un an plus tard son
premier "vrai" film, et du même coup son premier chef
d'oeuvre : Le Masque du démon.
Caltiki
est une déesse Maya dont le temple est découvert par
une équipe d'expéditeurs. Mais la joie de la découverte
laisse vite place à la terreur lorsque les membres de
l'expédition est attaquée par une créature
visqueuse et insensible aux balles... Après avoir essuyé
quelques pertes, et de retour en Amérique avec un échantillon
de la bête, nos amis vont rapidement s'apercevoir que l'un des
survivants, qui a laissé son bras dans le gosier de la chose,
agit de manière étrange.
Bava, fort d'une grosse
expérience en termes de trucages et de directeur de la
photographie, fait ici parler son talent : la créature, plutôt
convaincante, est réalisée à partir de trois
bouts de ficelle et quelques trucages optiques que le noir et blanc
laisse impénétrables. En revanche, certains trucages
sont plus embarrassants, notamment lors du final qui met aux prises
des tanks sans doute empruntés au fils d'un technicien contre
une version miniaturisée de la bête. Inégaux, les
effets spéciaux parviennent quand même à
véhiculer l'aspect poisseux de Caltiki et s'avèrent
très bons lorsqu'il s'agit des maquillages, bien
réalisés.
Le
scénario linéaire vaut surtout pour la seconde partie
des 75 petites minutes que durent le film, lorsque le contaminé
est aux prises avec ses anciens camarades. Pour le reste, si cela se
suit sans encombres, rien ne transcende non plus l'habitué de
monstres radioactifs.
Une curiosité bien sympathique
donc, mais pas foncièrement géniale. A voir cependant
pour les fans du grand Mario Bava - ou ceux de monster-movies bien
baveux comme on les faisait dans le temps.