Cannibalis, au pays de l'exorcisme
Cannibalis: au pays de l'exorcisme (Il paese del sesso selvaggio / Man from deep river), Umberto Lenzi (1972)
Première incursion du cinéma italien dans le petit monde fermé des cannibales, ce Cannibalis est l'oeuvre du prolifique Umberto Lenzi, qui apporta au genre, deux autres titres de gloire: La Secte des cannibales (1980) et bien sûr Cannibal Ferox (1981), très culte repompe du Cannibal Holocaust de Ruggero Deodato.
Le film raconte l'aventure d'un reporter anglais (Ivan Rassimov, égal à lui-même, et donc très nul) fait prisonnier dans une tribu primitive, et qui va peu à peu s'adapter à sa nouvelle vie, et devenir u membre à part entière, allant jusqu'à épouser la jeune Maraya (Me Me Lai, qui s'est fait une spécialité de gambader nue dans des films de cannibales, tels que Le dernier monde cannibale et La Secte des cannibales).
Comme tous les films du genre qui vont suivre, Cannibalis va offrir au spectateur avide ce qu'il est venu voir: du sang, des tortures et des nichons - tout cela accommodé à la sauce indigène. Nous croiserons donc un nombre assez conséquent d'atrocités allant du viol d'une donzelle de la tribu par des membres d'une autre tribu, anthropophage celle-ci - puis bien sûr de son meurtre et du délicieux repas qu'elle offre, à un nombre assez effarant de "violence animale", incluant combats de coqs, cobra vs. musaraigne, chèvre égorgée, etc... Le lot habituel, mais pas franchement glorieux du genre.
Le film en lui-même surprend par la différence
de ton qui existe entre le propos (le retour à la nature,
c'est cool), le scénario (tout le film tourne en gros autour
de l'historiette amoureuse entre Rassimov et Me Me Lai) et la dureté
des scènes de violence, parfois réellement atroces (le
snuff animal notamment). On assiste donc entre deux roucoulades
du couple à, par exemple, la décapitation puis
l'éventrement d'un crocodile... Tout cela est convenablement
mis en images, malgré un abus parfois dantesque du zoom,
et se suit sans ennui, le parcours initiatique de Rassimov étant
convenu mais assez intéressant, et l'aspect "film
d'aventures" bien mené. A noter tout de même
certains plans bien nanars, dûs notamment à la
performance tout en retenue de l'acteur principal (il se retient
vraiment de jouer), et au look bien grave de certains
autochtones, à base de couettes ou de maquillages quelque peu fantaisistes.
Pur film d'exploitation comme on n'en fait plus, Cannibalis vaut le coup d'oeil, pour peu qu'on ne soit pas rebuté par le snuff animal, omniprésent ici. Ce film permet en outre d'assister à un des sous-genres spécifique au cinéma de genre italien, ceci sous la patte de Lenzi, touche-à-tout emblématique de cette tranche du cinéma.
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Disponible en dvd zone 2 français.