De Angelis, Fabrizio
Touche-à-tout,
voilà bien une expression qui convient à Fabrizio de
Angelis, qui cumula dans sa carrière les postes de producteur,
réalisateur et scénariste, en mettant surtout à
profit son opportunisme sans bornes et un certain flair pour sentir
les bons filons. Une réussite associée à celle de sa compagnie de production, qu'il fonda en 1977 : Fulvia Film.
C'est ainsi à ce monsieur, qui officia comme facteur avant de se lancer dans l'industrie cinématographique, que l'on doit l'un des tous meilleurs films de zombies de tous les temps, à savoir L'Enfer des Zombies de Lucio Fulci. Un peu par hasard, certes, le bonhomme ayant surtout profité de la vague post-Zombie qui balaya l'industrie cinématographique du monde entier à la sortie du chef d'oeuvre de Romero. D'abord proposé à Enzo G. Castellari, qui, peu enthousiaste à l'idée de taper dans le film d'horreur, redirigea De Angelis vers Fulci, L'Enfer des Zombies apporta à son réalisateur et à son producteur une renommée sans bornes, qui permit à ce dernier d'asseoir confortablement sa réputation.
Ne
s'y trompant pas, De Angelis poursuit un temps sa fructueuse collaboration
avec Fulci : L'Au-delà,
La Maison près du cimetière,
L'Eventreur de New-York,
comptent parmi les gros succès du réalisateur – et
par conséquent du producteur. En même temps, son activité va alors devenir un démarquage systématique des réussites américaines du box-office : Rambo, Karate Kid, Mad Max passeront entre autres à la moulinette de Fulvia Film.
Parmi ses autres productions, on notera le délicieusement débile Zombie Holocaust, notamment célèbre pour sa réutilisation des décors de L'Enfer des Zombies (pas fou le Fabrizio !), le fauché Les Nouveaux Barbares, avatar très moyen de Mad Max que Castellari tente tant bien que mal de dynamiser en lui donnant une structure de western, les deux Guerriers du Bronx, sans oublier bien sûr quelques Black Emanuelle de Joe d'Amato.
Ne dédaignant pas de se servir lui-même de la caméra, Fabrizio de Angelis, planqué derrière son pseudonyme de Larry Ludman, produit, réalise, et livre donc au monde hébété la série des Thunder, trois sous-Rambo que la présence de l'inénarrable Mark Gregory suffit seule à rendre indispensables. L'ami Ludman met également en boîte Killer Crocodile, un film avec un crocodile tueur, paraît-il, et passe la main au maquilleur Gianetto de Rossi pour le second opus, logiquement intitulé Killer Crocodile 2, qu'il continue cependant à produire.
En 1994, après la série interminable des Karate Warrior, De Angelis dépose les armes et décide d'arrêter l'aventure Fulvia Film, qui depuis de longues années ne trouve plus de distributeurs cinéma, et se contente du marché VHS, déjà saturé.
Fabrizio de Angelis est donc une personalité parfaitement représentative de la production italienne des années 80, qui cherchait surtout le bon coup, avant d'essayer de faire des bons films. Reste que les films estampillés De Angelis, que cela soit à la réalisation ou à la production, sont généralement très divertissants et témoignent en ce sens d'un vrai respect du public. Déjà pas mal, surtout que le bonhomme a produit la plupart des pépites 80's de Fulci.
Filmographie (en gras, les films réalisés par Fabrizio de Angelis) :
1970
Django arrive, préparez vos cercueils, de Giuliano Carmineo (prod.)
1972
Sette scialli di setta gialla / The crimes of the black cat, de Sergio Pastore (prod.)
V'là que les nonnes dansent le tango, de Mario Sequi (prod.)
1973
Poussière d'étoiles, d'Alberto Sordi (prod.)
1974
4 zizis au garde à vous, de Marino Girolami (prod.)
1975
Roma violenta, de Marino Girolami (prod.)
Peccati in famiglia, de Bruno Gaburro (prod.)
1976
SOS Jaguar : opération casseurs / Napoli violenta, de Umberto Lenzi (prod.)
1977
Il Ginecologo della mutua / Ladies's doctor, de Joe d'Amato (prod.)
Black Emanuelle en Amérique, de Joe d'Amato (prod.)
Emanuelle autour du monde, de Joe d'Amato (prod.)
Emanuelle et les derniers cannibales, de Joe d'Amato (prod.)
Emanuelle et les filles de Madame Claude, de Joe d'Amato (prod.)
1978
Le Trou aux folles, de Marino Girolami (prod.)
L'Enfer des Zombies, de Lucio Fulci (prod.)
1980
Prête-moi ta femme, de Giuliano Carmineo (prod.)
Zombie Holocaust, de Marino Girolami (prod.)
Le jour du Cobra, de Enzo G. Castellari (prod.)
1981
L'Au-Delà, de Lucio Fulci (prod.)
La Maison près du cimetière, de Lucio Fulci (prod.)
La Vamp du bahut, de Giuliano Carmineo (prod.)
1982
Les Nouveaux barbares, de Enzo G. Castellari (prod.)
L'Eventreur de New-York, de Lucio Fulci (prod.)
La Malédiction du Pharaon, de Lucio Fulci (prod.)
Les Guerriers du Bronx, de Enzo G. Castellari (prod.)
1983
Les Guerriers du Bronx 2, de Enzo G. Castellari (prod.)
Tonnerre (real., scen., prod.)
1984
Impatto mortale / Deadly Impact (real., scen. prod.)
Cane arrabbiato / Manhunt (real., scen., prod.)
1985
Thunder II, le guerrier rebelle (real., scen., prod.)
Formule pour un meurtre, d'Alberto de Martino (prod.)
1986
Commando Cobra (real., scen., prod.)
1987
Karate Warrior / Il ragazzo dal kimono d'oro (real., scen., prod.)
Colpo di stato (real., scen. prod.)
1988
Thunder III (real., scen. prod.)
Ratman, de Giuliano Carmineo (prod.)
Bye Bye Vietnam, de Camillo Teti (prod.)
Karate Warrior 2 (real., prod.)
I predatori della pietra magica / Raiders of the Magic Ivory, de Tonino Ricci (prod.)
1989
Cy Warrior, de Giannetto de Rossi (prod.)
Cobra Mission 2, de Camillo Teti (prod.)
I ragazzi del 42° plotone / Brothers in war, de Camillo Teti (prod.)
Paganini Horror, de Luigi Cozzi (prod.)
Killer Crocodile (real., scen. prod.)
1990
Killer Crocodile II, de Giannetto de Rossi (scen., prod.)
Le Dernier match (real., prod.)
Cop Target, de Umberto Lenzi (prod.)
Il ragazzo delle mani d'acciaio / Karate Rock (real.)
1991
Karate Warrior 3 (real., prod.)
Fuga da Kayenta / Arizona Road (real.)
1992
Karate Warrior 4 (real., prod.)
Karate Warrior 5 (real.)
1993
Karate Warrior 6 (real. scen., prod.)
1994
Sogno d'amore / Song of love (real.)
The Iron Girl (real.)