Dernier train de la nuit, Le

Le dernier train de la nuit (L'ultimo treno della notte / La Bête tue de sang-froid / Night train murders), Aldo Lado (1975)

 

Deux jeunes filles prennent le train d'Allemagne pour rentrer chez elles, en Italie. Suite à un problème avant la première escale, elles décident de prendre un express. Mais deux individus peu recommandables et une femme visiblement bien perverse les ont suivies. La nuit va être longue et douloureuse.


Tout cela sent le sapin à la base. Le scénario est entièrement pompé sur celui de La dernière maison sur la gauche, si ce n'est que les deux filles sont maltraitées à bord d'un train au lieu d'une forêt. Petit rappel du film de Wes Craven, sorti trois ans plutôt que ce Dernier train de la nuit: deux jeunes filles sont séquestrées, torturées, puis tuées par des malfrats ; dans la seconde partie du film, les rôles changent et les parents des victimes, qui se voient par une coïncidence héberger les bourreaux se vengent de manière sanglante. Ne cherchez pas, dans le Dernier train de la nuit, c'est tout pareil.

 

Passons sur ce plagiat scénaristique évident (les distributeurs ne s'en cachent pas, eux, cf. le titre, les affiches, les accroches, etc...), pour parler du film à proprement parler : et bien celui s'en tire avec les honneurs. En effet, s'il est bien moins choquant visuellement que La Dernière maison sur la gauche, il n'en reste pas moins oppressant et rondement mené. D'un point de vue visuel en revanche, Aldo Lado explose Craven, en usant notamment d'éclairages parfaits et d'une bonne exploitation du décor, sans parler du montage judicieux qui superpose parfois les images du foyer chaleureux qui attend les deux voyageuses tandis que résonne le bruit du train...



Puisqu'on est dans le son, relevons la musique absolument magistrale de Ennio Morricone, qui, sur le même principe que celui du score d' Il était une fois dans l'Ouest, module à partir d'une mélodie d'harmonica (inquiétante et jouée par un des malfrats) et de notes fracassantes de guitare électrique. Une musique géniale qui rend les scènes dans le train vraiment prenantes.



Enfin, les acteurs sont tous parfaits. A noter la présence de Macha Méril, déjà vue dans Les frissons de l'angoisse, impeccable dans le rôle d'une bourgeoise perverse qui prend sous son aile les deux petites frappes. Ajoutons à ça l'image finale bien vue, et on obtient un film qui, sur un point de départ absolument identique que celui de La Dernière maison sur la gauche, parvient à surprendre par sa maîtrise technique et sa beauté visuelle, en plus de rejouer correctement les scènes marquantes de l' "original" (la vengeance violente des parents notamment). Un remake non-officiel mais carrément réussi.

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Disponible en DVD zone 2 FR




02/01/2008
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