Exorcisme tragique

Exorcisme tragique (Un bianco vestito per Marialé / Les monstres se mettent à table / Spirits of death), Romano Scavolini (1972)

 

Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce film commence mal, et titille involontairement les zygomatiques (s'il ne fait pas franchement rigoler), lorsqu'un homme nu nous gratifie d'un magnifique vol plané proprement indescriptible (et au ralenti s'il vous plaît) après avoir reçu une balle de revolver (notons que le tireur est à dix bons mètres, et que la victime suivante ne bougera pas d'un pouce et s'effondrera assez platement, par rapport au saut de l'ange de son ami). Passons sur la faute d'orthographe assez énorme sur le premier carton du générique ("present" au lieu de "présente" ou "présentent" ou même "presents", on peut le prendre dans tous les sens, c'est jamais correct), ce n'est sûrement pas la faute du réalisateur, mais l'effet intervenant juste après la scène choc du bond nanar prend une dimension assez dantesque, qui laisse augurer le pire (ou le meilleur, selon l'humeur) quant à la suite.

 

Malheureusement c'est bien le pire qui prend le pas après ce début fracassant, puisque l'on assiste à une trèèès longue introduction, où l'on nous présente divers personnages se rendant chez une amie quelque peu perdue de vue, dans un château mystérieux, pour participer à une fête au but peu précis. Au bout de quelques temps, les bienheureux se travestissent et se déroule alors devant nos yeux médusés une orgie soft mais très vulgaire, comme le cinoche rital des 70's savait le faire. Puis les meurtres commencent - enfin!, qui déciment les invités et nous tiennent éveillés jusqu'à la fin, et une conclusion assez lamentable, dont je ne sais toujours pas s'il s'agit d'un retournement de situation (je penche pour un scénariste très fatigué).





Rien de bien transcendant donc, surtout que les acteurs, mis à part les châtelains (Luigi Pistilli et surtout Ida Gallo, ravissante, et ici sous le pseudonyme de Evelyn Stewart), sont uniformément mauvais (Ivan Rassimov en tête). S'il ne fallait retenir qu'une scène, ce serait l'un des meurtres, qui voit un malheureux se faire taillader le visage et taillader la gorge avec une paire de ciseaux, le tout en vue subjective...

 

Scavolini livre donc un film très laid (le monsieur se rendra également coupable du navrant et incompréhensiblement culte Nightmare aka Cauchemars à Daytona Beach, pour le compte des USA cette fois), monté parfois en dépit du bon sens (bouh ces scènes d'orgie), et dont le principal défaut vient en fait de l'ennui poli mais permanent qu'il distille. A voir cependant pour son éclair nanar du début de film, mais à réserver en priorité aux fans hardcore de gialli...



02/01/2008
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