Femmes du député, Les
Les Femmes du député (All'onorevole piacciono le donne (Nonostante le apparenze... e purché la nazione non lo sappia) / The Eroticist / Obsédé malgré lui), Lucio Fulci (1972)

Lorsque Lucio Fulci s'attaque à la comédie, on pourrait s'attendre à un produit formaté, vite emballé, et sans âme. Ce fut peut-être le cas au début de sa carrière ; mais avec ce film, tourné en 1972, soit à la même époque que Le Venin de la peur ou La Longue nuit de l'exorcisme, Fulci va démontrer que désormais, quel que soit le genre auquel il s'attellera, sa patte sera reconnaissable.
Le scénario des Femmes du député se situe on ne peut mieux dans la tradition de la comédie paillarde italienne : le sénateur Puppis, en pleine ascension dans le monde de la politique se découvre une terrible tare : il ne peut s'empêcher de mettre la main aux fesses des femmes qu'il rencontre, et ce, sans s'en apercevoir. En gros, c'est un obsédé malgré lui (second titre français du film). Afin de se soigner, il part se cloîtrer dans un couvent dirigé par un curieux religieux. Dire que celui-ci est joué par Francis Blanche suffira pour faire comprendre à quel point Puppis ne risque pas de s'améliorer.

Le premier mérite de Fulci est ici de ne pas se contenter du minimum syndical requis pour ce type de production. Si le scénario donne volontiers dans l'humour gras, il ne néglige pas non plus d'approfondir l'aspect politique des choses. En découle une satire assez bien vue du grand monde et de sa relation avec les médias, mais aussi de l'influence de l'Eglise sur la politique italienne. Rien de bien poussé certes, mais Les Femmes du député a le mérite de pointer du doigt des travers avérés au cours de quelques scandales qui firent du bruit dans l'Italie des années 70.

Deuxièmement, Fulci se lâche par moments dans sa réalisation et offre quelques excellentes scènes oniriques, qui, sans déparer au métrage, l'illustrent au contraire parfaitement. Ainsi, on suivra avec attention l'hallucination du député voyant Anita Strindberg seulement ornée de quelques billets de banque, ou encore ce même député palpant les fesses d'une rangée de religieuses nues et volontaires.

A ces scènes étrangement ouatées, Fulci parvient même à ajouter un pur moment d'horreur comique, lorsqu'il dévoile le sort des malheureux opposants à la politique de l'Eglise, transformés en statues pour l'ornement des cathédrales... Filmés comme Fulci filmerait ses zombies, ces apparitions concourent à donner un ton très spécial à cette comédie, qui devient alors rien autre chose que le rêve obsédant et, malgré quelques scènes coquines (mettant notamment en scène une Agostina Belli affolante), assez inquiétant d'un maniaque incapable de se maîtriser.

Il ne nous reste à préciser que Francis Blanche est irrésistible dans son numéro de religieux quelque peu bizarre, et l'on conviendra aisément que Les Femmes du député est une vraie réussite, et mérite d'être découvert autant des aficionados de Lucio Fulci que des autres.

Lorsque Lucio Fulci s'attaque à la comédie, on pourrait s'attendre à un produit formaté, vite emballé, et sans âme. Ce fut peut-être le cas au début de sa carrière ; mais avec ce film, tourné en 1972, soit à la même époque que Le Venin de la peur ou La Longue nuit de l'exorcisme, Fulci va démontrer que désormais, quel que soit le genre auquel il s'attellera, sa patte sera reconnaissable.
Le scénario des Femmes du député se situe on ne peut mieux dans la tradition de la comédie paillarde italienne : le sénateur Puppis, en pleine ascension dans le monde de la politique se découvre une terrible tare : il ne peut s'empêcher de mettre la main aux fesses des femmes qu'il rencontre, et ce, sans s'en apercevoir. En gros, c'est un obsédé malgré lui (second titre français du film). Afin de se soigner, il part se cloîtrer dans un couvent dirigé par un curieux religieux. Dire que celui-ci est joué par Francis Blanche suffira pour faire comprendre à quel point Puppis ne risque pas de s'améliorer.

Le premier mérite de Fulci est ici de ne pas se contenter du minimum syndical requis pour ce type de production. Si le scénario donne volontiers dans l'humour gras, il ne néglige pas non plus d'approfondir l'aspect politique des choses. En découle une satire assez bien vue du grand monde et de sa relation avec les médias, mais aussi de l'influence de l'Eglise sur la politique italienne. Rien de bien poussé certes, mais Les Femmes du député a le mérite de pointer du doigt des travers avérés au cours de quelques scandales qui firent du bruit dans l'Italie des années 70.

Deuxièmement, Fulci se lâche par moments dans sa réalisation et offre quelques excellentes scènes oniriques, qui, sans déparer au métrage, l'illustrent au contraire parfaitement. Ainsi, on suivra avec attention l'hallucination du député voyant Anita Strindberg seulement ornée de quelques billets de banque, ou encore ce même député palpant les fesses d'une rangée de religieuses nues et volontaires.

A ces scènes étrangement ouatées, Fulci parvient même à ajouter un pur moment d'horreur comique, lorsqu'il dévoile le sort des malheureux opposants à la politique de l'Eglise, transformés en statues pour l'ornement des cathédrales... Filmés comme Fulci filmerait ses zombies, ces apparitions concourent à donner un ton très spécial à cette comédie, qui devient alors rien autre chose que le rêve obsédant et, malgré quelques scènes coquines (mettant notamment en scène une Agostina Belli affolante), assez inquiétant d'un maniaque incapable de se maîtriser.

Il ne nous reste à préciser que Francis Blanche est irrésistible dans son numéro de religieux quelque peu bizarre, et l'on conviendra aisément que Les Femmes du député est une vraie réussite, et mérite d'être découvert autant des aficionados de Lucio Fulci que des autres.