Fou de guerre, Le
Le Fou de guerre (Scemo di guerra), de Dino Risi (1985)
Le Fou de guerre a connu un certain succès lors de sa sortie en France ; normal vous me direz, puisque cette co-production franco-italienne met en vedette Coluche. Toute fois, Le Fou de guerre n'en est pas moins un film de Dino Risi, le réalisateur du Fanfaron et des Monstres, dont le style est ici tout à fait reconnaissable.
Le film se passe pendant la Seconde guerre mondiale. Dans le désert nord-africain, une division de la Croix-Rouge italienne attend désespérément que le front vienne à eux. Marcello (Beppe Grillo), un jeune psychiatre, est muté dans ce campement, et découvre l'étrange Oscar Pilli (Coluche) colonel complètement loufdingue, qui, entre autres, fait l'amour avec les mouches, lève le soleil tous les matins, et fait collection de lunettes noires volées. La situation devient néanmoins inquiétante lorsque celui-ci est promu commandant en chef pour remplacer Belucci (Bernard Blier), tout content de rentrer enfin à Rome auprès de sa jeune femme, qu'il ne pense qu'à gabahucher toute la journée...
On croise également Fabio Testi, impeccable, dans cette comédie typiquement italienne où les considérations sur la nature humaine n'empêchent pas des blagues grossières - qui s'en plaindra ? Le désœuvrement et l'inutilité de cette unité perdue au milieu du désert libyen sont parfaitement décrits, et les divers gags sont souvent liés à cette inertie forcée. La visite chez le cheikh du coin rapporte bien l'ennui profond qui règne dans le campement : on s'habille bien et on y va en voiture, bien que le trajet dure approximativement une minute...
Là où Risi fait très fort, et se fait reconnaître, c'est dans sa facilité à mêler le pathétique et le comique. Le personnage d'Oscar Pilli, insolite au premier abord, mais complètement ravagé, à y regarder de plus près, est superbement caractérisé, bien aidé en cela par un Coluche en pleine forme. C'est aussi dans sa manière de réaliser que Risi sait hausser son film : comme à son habitude, certains plans sont magnifiquement composés (le lever de soleil de Pilli notamment).
Le Fou de guerre est donc un très bon film, mais peut-être un cran en deçà des réalisations antérieures de Risi ; la faute à un scénario parfois mal dégraissé. Mais qu'importe, le plaisir l'emporte aisément.
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disponible en DVD zone Fr
Le Fou de guerre a connu un certain succès lors de sa sortie en France ; normal vous me direz, puisque cette co-production franco-italienne met en vedette Coluche. Toute fois, Le Fou de guerre n'en est pas moins un film de Dino Risi, le réalisateur du Fanfaron et des Monstres, dont le style est ici tout à fait reconnaissable.
Le film se passe pendant la Seconde guerre mondiale. Dans le désert nord-africain, une division de la Croix-Rouge italienne attend désespérément que le front vienne à eux. Marcello (Beppe Grillo), un jeune psychiatre, est muté dans ce campement, et découvre l'étrange Oscar Pilli (Coluche) colonel complètement loufdingue, qui, entre autres, fait l'amour avec les mouches, lève le soleil tous les matins, et fait collection de lunettes noires volées. La situation devient néanmoins inquiétante lorsque celui-ci est promu commandant en chef pour remplacer Belucci (Bernard Blier), tout content de rentrer enfin à Rome auprès de sa jeune femme, qu'il ne pense qu'à gabahucher toute la journée...
On croise également Fabio Testi, impeccable, dans cette comédie typiquement italienne où les considérations sur la nature humaine n'empêchent pas des blagues grossières - qui s'en plaindra ? Le désœuvrement et l'inutilité de cette unité perdue au milieu du désert libyen sont parfaitement décrits, et les divers gags sont souvent liés à cette inertie forcée. La visite chez le cheikh du coin rapporte bien l'ennui profond qui règne dans le campement : on s'habille bien et on y va en voiture, bien que le trajet dure approximativement une minute...
Là où Risi fait très fort, et se fait reconnaître, c'est dans sa facilité à mêler le pathétique et le comique. Le personnage d'Oscar Pilli, insolite au premier abord, mais complètement ravagé, à y regarder de plus près, est superbement caractérisé, bien aidé en cela par un Coluche en pleine forme. C'est aussi dans sa manière de réaliser que Risi sait hausser son film : comme à son habitude, certains plans sont magnifiquement composés (le lever de soleil de Pilli notamment).
Le Fou de guerre est donc un très bon film, mais peut-être un cran en deçà des réalisations antérieures de Risi ; la faute à un scénario parfois mal dégraissé. Mais qu'importe, le plaisir l'emporte aisément.
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