Frissons d'horreur
Frissons d'horreur (Macchie solari / The victim / Autopsy), Armando Crispino (1975)
Une jeune femme, médecin légiste et thésarde de son état, se trouve confrontée à une vague de suicides dans l'été romain. Peu à peu, son état mental semble se détériorer, tandis qu'une sourde machination semble se mettre en branle autour d'elle...

Frissons d'horreur commence très fort, et les quinze premières minutes sont assez éprouvantes pour le spectateur, directement mis ans l'ambiance poisseuse qui va régner durant tout le film. En effet, on assiste à une série de suicides très graphiques sans lien apparent entre eux si ce n'est l'apparition à l'écran de tâches solaires (les macchie solari du titre). Puis, une fois le générique passé, Mimsy Farmer (déjà vue dans Quatre mouches de velours gris de Dario Argento), à l'oeuvre dans une morgue, se voit confrontée à des visions mettant notamment en scène des cadavres fraîchement autopsiés se mettre à forniquer... Difficile de faire mieux dans le macabre, et on se dit à ce moment qu'on va assister à une belle petite perle noire dans la lignée du Blue Holocaust de Joe d'Amato.
Et bien pas du tout, Frissons d'horreur ne va qu'à de rares - mais remarquables - moments renouer avec ce début très horrifique, sans pour autant se départir d'une atmosphère glauque très bien entretenue par une photographie adéquate et un pitch assez original pour un giallo, puisqu'en guise de meurtres, on a droit à des suicides déguisés. Un équilibre parfait qui permet de suivre non sans une certaine tension les multiples développements d'un scénario intelligent qui ne délivre sa clé que dans les dernières minutes, là encore très tendues, après nous avoir égaré sur quelques fausses pistes. D'autant que les acteurs sont impeccables (Mimsy Farmer en tête) et que la réalisation est très efficace, se payant le luxe d'offrir certains cadrages qui restent gravés dans la rétine (la découverte du corps du concierge).
Crispino livre donc un sacré bon film, mis en musique de plutôt belle manière par Ennio Morricone, et qui, s'il souffre d'un petit coup de mou dans son troisième quart, surprend par l'originalité de son traitement et son ambiance très particulière. Du tout bon.