La guerre de Troie (La Guerra di Troia), Giorgio Ferroni (1961)

Le scénario de La guerre de Troie se présente comme ce qui serait une transition entre L'Iliade d'Homère et L'Eneide de Virgile. Rappelons que L'Iliade raconte une partie du siège de la cité troyenne, ponctuée notamment par la colère meurtrière d'Achille, qui sort de sa bouderie pour venger la mort de son ami Patrocle, tandis que L'Eneide se propose de narrer les aventures d'Enée, héros troyen qui échappe à la destruction de la cité et se verra devenir l'ancêtre des Romains - ce qui permet au poète latin de rattacher l'histoire de l'Empire Romain à celle des glorieux ancêtres homériques.

En toute logique, La guerre de Troie suit donc le parcours d'Enée au travers des derniers jours de Troie, vaincue par la célèbre ruse du cheval en bois, initiée par Ulysse. Et c'est malheureusement tout ce qu'il y a à dire de ce film assez pauvre, et ce à tous les niveaux. Le scénario est sans surprises, ce qui à la limite n'est pas trop grave, vu que la légende est prise comme base. Là où ça se corse, c'est que la réalisation est d'une rare platitude, que Steeve Reeves est beaucoup moins convaincant que dans Les Derniers jours de Pompei (par exemple), et que les scènes de bataille, qui auraient pû rattraper le coup, sont d'une mollesse assez hallucinante, en plus d'être assez ridicules, surtout lorsque les vaincus s'écroulent mollement en se tenant la poitrine à deux mains et en faisant un tour sur eux-mêmes avant de tomber...

Tout cela est fort dommage, donc, surtout quand on a lu comme moi les descriptions pleine de furie et d'épisme d'Homère (à ce sujet je conseille fortement la traduction de L'Iliade par Frédéric Mugler). J'ai franchement dû m'accrocher pour rester devant ce peplum mollasson et peu convaincant, alors que j'en attendais beaucoup - enfin au moins des batailles convaincantes. Mieux vaut lire Homère, ça, ça baboule bien!