Guerre des gangs, La

La guerre des gangs (Luca il contrabbandiere / The smuggler / Contraband), Lucio Fulci (1980)


 
A Naples, la contrebande de cigarettes fait vivre un grand nombre de personnes, contrebandiers actifs ou occasionnels. Lucas (Fabio Testi) est un des contrebandiers les plus reconnus et les plus efficaces, ce qui n'empêche pas de connaître des difficultés dans son couple. Rassurez-vous, nous ne sommes pas dans un téléfilm France 3 du samedi soir, mais dans un polar rital; en effet, les contrebandiers vont se voir victimes de la bande organisée du Marseillais, avide de contrôler le trafic napolitain et d'y intégrer ses propres affaires, à savoir le trafic de drogue. Ce qui n'est pas au goût de Lucas..


Tourné en 1980, entre les monuments que sont
L'Enfer des Zombies et FrayeursLa guerre des gangs constitue une incursion intéressante de Fulci dans le polar. Car mise à part la bonne facture du film en lui-même, il est évident que La guerre des gangs n'est pas un film alimentaire, et qu'il est marqué par la griffe putride de son auteur.



Ceci est évident, tout d'abord dans le traitement de la violence, qui atteint ici des sommets de dégueulasserie, rendue plus palpable encore à cause du traitement réaliste du film. En effet, les débordements graphiques propres à la filmo horrifique de Fulci sont légion: impacts de balles démesurés, cervelle qui gicle, visage brûlé au chalumeau... Fulci invente (?) le polar gore. En outre, ses démonstrations sanglantes s'accompagnent de ce je-ne-sais-quoi malsain qui fait toute la différence entre la violence chez Il Maestro et la violence chez, par exemple Enzo G. Castellari ou Umberto Lenzi, pour citer des compatriotes contemporains. Malsain qui justement intervient egalement dans le cadre du sexe. Car le sexe chez Fulci n'est généralement pas beau à voir (cf. L'éventreur de New-York et son perso féminin qui se fait masturber par les orteils cradingues d'un chicano ). Le rapport au sexe est ici ex-cul-sivement un rapport forcé (SPOILER
viol de la femme de Lucas SPOILER entre autres)... La faculté qu'a ce cinéaste de faire tout à coup basculer un récit somme toute classique dans un malsain crade est tout de même assez méritoire (on pourrait comparer ce type de malsanité avec celle prégnante de Blue Holocaust de ce cochon de Joe d'Amato).


La guerre des gangs est donc un authentique bon film ; Fabio Testi est absolument parfait en Lucas, avec ses faux-airs de Jeremy Irons, et les acteurs sont d'ailleurs dans l'ensemble  corrects. La chronique sociale des "années de plomb" est simpliste, quoique désenchantée, mais a le mérite d'exister, et les groupes de personnages bien caractérisés (le code d'honneur des contrebandiers, et les tensions à l'intérieur de ceux-ci, etc...). A voir.




02/01/2008
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