Maciste en Enfer

Maciste en Enfer (Maciste all'inferno), Riccardo Freda (1962)

Maciste, s'il est un peu oublié de nos jours, a connu une popularité et une prospérité très importante dans le cinéma italien ; dès 1915, il est le héros d'un film muet, sobrement intitulé Maciste. S'ensuivent bien d'autres films, jusqu'à la fin des années 20. Le musculeux héros revient en force dans les années 60, pour un retour coïncidant avec celui du peplum italien, qui connaît alors son heure de gloire. Maciste est un héros assez atypique, puisque, tel un Scott Bakula des temps anciens, il apparaît à des époques incongrues pour sauver / aider la veuve, l'orphelin, l'opprimé, etc... Je dis "incongrues", car, si Maciste est de toute évidence un héros antique (comment reconnaître un héros antique ? simple, il se ballade en slip), cela ne l'empêche pas de défendre les Chinois de l'invasion mongole (dans Le Géant a la cour de Kublai Khan, 1961), ou, comme c'est le cas dans Maciste en Enfer, de s'inviter dans l'Ecosse du XVIIème siècle...

Il s'agit en effet pour le héros, incarné par l'inexpressif Kirk Morris, de descendre en Enfer, donc, pour sauver un village écossais de la malédiction qui mène ses habitantes droit vers le bûcher, en les faisant passer aux yeux de ces messieurs pour des sorcières... Remake d'un Maciste de 1925, ce film commence donc comme un traditionnel film d'inquisition, avec ses bûchers, ses vils accusateurs et ses sorcières qui ricanent en cuisant, avant de prendre un détour particulièrement savoureux vers le peplum fantastique lors de la descente aux enfers de Maciste. Savoureux, car Riccardo Freda, qui a oeuvré dans pratiquement tous les genres populaires (du peplum au western en passant par le film d'espionnage), donne à voir une vision très esthétique de l'Enfer, particulièrement soignée au niveau des éclairages et de la photographie, mais également car Maciste accumule les exploits (maintes pierres sont soulevées, maints barreaux tordus) et les adversaires (un lion en peluche, des serpents endormis, un vautour, Goliath...) avec une naïveté et un premier degré qui lui font honneur.

Nous sommes ici dans un pur divertissement, ce qui fait bien sûr très plaisir, et permet de pardonner quelques longueurs (un long flashback des précédentes aventures de Maciste) et redondances (Maciste semble un peu tourner en rond dans cet Enfer théâtral), ainsi que le jeu pour le moins limité de Kirk Morris. A voir pour la folie ambiante qui se dégage du scénario, et l'esthétisme affirmé de Freda dans les scènes en Enfer - et surtout pour passer un moment bien sympathique.

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Pour de plus amples renseignements sur Maciste, je vous conseille ce petit site bien sympathique :

http://perso.wanadoo.fr/laurent.ccfg/peplum/maciste.htm



02/01/2008
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