Nouveau Boss de la Mafia, Le

Le Nouveau boss de la mafia (I Familiari delle vittime non saranno avvertiti / Mafia Boss), Alberto de Martino (1972)



Alberto de Martino est relativement peu connu, par rapport à certains de ses confrères cinéastes. Pourtant, sa carrière n'a rien, ou si peu, à envier à, disons, un Lenzi ou à son quasi-homonyme Sergio Martino. Lui aussi a touché à pratiquement tous les genres possibles, et certains de ses films sont de véritables petites perles ; je vous ai parlé il y a quelques temps d'un Holocaust 2000 particulièrement réjouissant, mais on peut également citer L'Antéchrist ou l'inénarrable Homme-Puma bien connu des cinéphiles déviants. Moins réputé, Le Dernier boss de la mafia, comporte néanmoins dans son casting Telly Savalas (Kojak en personne) et l'un des acteurs phares du cinéma de genre italien, Antonio Sabato. Voyons ce qu'il en est.


Sabato incarne Antonio Mancuso, un jeune Sicilien qui désire grimper dans la hiérarchie mafieuse. Pour parvenir à ses fins, il convainc son frère, petit maquereau sans ambition (Guido Lollobrigida) et se rend pour cela auprès de Don Vincenzo (Savalas), le grand manitou du crime. Un seul problème : le père d'Antonio a trahi en son temps le Don... Ils vont donc devoir se faire accepter de la Famille. A force d'abnégation et de talent se développe entre Antonio et Don Vincenzo une relation filiale qui, bien sûr, se finira pas aussi bien qu'elle l'aurait dû.




Premier constat : les acteurs sont impeccables, qu'il s'agisse de Telly Savalas, parfait en vieux parrain qui n'accepte pas les nouvelles méthodes plus agressives de ses cadets, ou de Sabato, crédible en jeune loup ambitieux. En revanche, la réalisation pêche un peu par manque de dynamisme et d'ambition, et ne sert donc pas au mieux un scénario qui, s'il ne manque pas d'intérêt, manque en revanche singulièrement de profondeur et élude certains aspects qui auraient pourtant été bienvenus dans le film, tel que l'ascension d'Antonio dans l'estime du Don, suspicieusement rapide en l'état... Mais cela n'empêche pas de suivre le film, peu prodigue en action, et qui mise surtout sur ses personnages pour entretenir l'intérêt ; au programme, quelques rapides fusillades, autant d'explosions, deux-trois bagarres et pas plus de poursuites. Une (relative) sobriété un peu regrettable lorsque l'on sait ce que le genre est capable d'offrir en Italie...


Pétri de bonnes intentions, Le Dernier boss de la mafia laisse donc un peu sur sa faim, ce qui ne l'empêche pas d'être attachant, ne serait-ce que par son interprétation à la hauteur et sa volonté de faire un simili-Parrain (l'influence de Coppola est prégnante et complètement assumée par De Martino, comme l'indique assez clairement la fin du film) à l'italienne... Un bon petit film à mettre au crédit d'un sympathique réalisateur.



02/01/2008
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