Nouveaux monstres, Les
Les Nouveaux monstres (I nuovi mostri), de Dino Risi, Ettore Scola et Mario Monicelli (1977)

Entre Les Monstres et ces Nouveaux monstres, une quinzaine d'années s'écoulent, qui ont vu la comédie italienne atteindre l'apogée de son succès, et lentement devenir un peu plus confidentielle - comme l'ensemble du cinéma populaire italien d'ailleurs. Les Nouveux monstres sonnent alors comme une occasion de renouer avec le succès passé, en utilisant des ingrédients déjà éprouvés avec bonheur. Le résultat, s'il diffère sensiblement du premier opus, n'en reste pas moins tout à fait réussi.
Différent des Monstres, ce film l'est forcément, puisque les sketches ne sont plus signés du seul Risi, mais également de deux réalisateurs reconnus du genre : Ettore Scola (Affreux, sales et méchants, et déjà présent comme scénariste sur Les Monstres) et Mario Monicelli (Le Pigeon, La grance guerre). Le noir & blanc est abandonné. Enfin et surtout, Les Nouveaux monstres se veut plus féroce et plus direct que son prédécesseur.

En effet, si la satire restait quelquefois gentillette dans Les Monstres, s'attaquant surtout à dénicher la petite bête dans l'individu italien, c'est ici aux bases mêmes de la société italienne que s'en prend le plus souvent le film. A ce titre, le segment "Tantum ergo " est un petit chef d'oeuvre qui démonte les mécanismes de la domination cléricale sur le peuple défavorisé. La violence des années de plomb est également omniprésente ("Auto-Stop" et "Un citoyen modèle" notamment), ainsi que la dislocation hypocrite de la cellule familiale ("Comme une reine", "Pornodiva", ...). Sans oublier quelques piques bien senties envers l'abrutissement télévisuel de l'ère Berlusconi.
Cela n'empêche pas Les Nouveaux monstres de s'en donner à coeur joie dans le comique, et de diluer son propos amer dans des sketches des plus réjouissants. On verra ainsi se dérouler dans une cuisine de restaurant une homérique bataille à coups de poulpe, d'oeufs, de farine, et autres ingrédients ; dans un autre segment, les amateurs de scatologie ne seront pas oubliés.

Enfin, comme dans Les Monstres, certains segments constituent de petites expériences essentiellement formelles : on retiendra donc ici "Sans paroles", qui narre (apparemment) une historiette d'amour entre Ornella Muti et un étranger, segment rythmé par deux tubes sirupeux de l'époque ("Ti amo" et "All by myself", pour les amateurs...).

Inutile de préciser que Vittorio Gassman et Ugo Tognazzi crèvent l'écran, ainsi qu'Alberto Sordi, autre vedette de la comédie italienne. Quant à la toute jeune Ornella Muti, qui éblouit deux segments de sa présence, c'est un véritable régal pour les érotomanes. Ou les amateurs de maillots de bain. Ou les deux.
Plus violent dans son propos, plus osé graphiquement et scénaristiquement, Les Nouveaux monstres joue dans une autre catégorie que son aïeul, et dresse un portrait tout aussi valable de l'Italie de l'époque, quoique plus violent, plus désabusé, et en fin de compte beaucoup plus monstrueux...
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disponible en DVD zone 2 Fr
(A noter que le DVD français permet de voir des sketches "oubliés", voire raccourcis dans certaines copies cinéma. En contrepartie seule une VF est proposée (quelques segments sont en VO en bonus) )
Entre Les Monstres et ces Nouveaux monstres, une quinzaine d'années s'écoulent, qui ont vu la comédie italienne atteindre l'apogée de son succès, et lentement devenir un peu plus confidentielle - comme l'ensemble du cinéma populaire italien d'ailleurs. Les Nouveux monstres sonnent alors comme une occasion de renouer avec le succès passé, en utilisant des ingrédients déjà éprouvés avec bonheur. Le résultat, s'il diffère sensiblement du premier opus, n'en reste pas moins tout à fait réussi.
Différent des Monstres, ce film l'est forcément, puisque les sketches ne sont plus signés du seul Risi, mais également de deux réalisateurs reconnus du genre : Ettore Scola (Affreux, sales et méchants, et déjà présent comme scénariste sur Les Monstres) et Mario Monicelli (Le Pigeon, La grance guerre). Le noir & blanc est abandonné. Enfin et surtout, Les Nouveaux monstres se veut plus féroce et plus direct que son prédécesseur.

En effet, si la satire restait quelquefois gentillette dans Les Monstres, s'attaquant surtout à dénicher la petite bête dans l'individu italien, c'est ici aux bases mêmes de la société italienne que s'en prend le plus souvent le film. A ce titre, le segment "Tantum ergo " est un petit chef d'oeuvre qui démonte les mécanismes de la domination cléricale sur le peuple défavorisé. La violence des années de plomb est également omniprésente ("Auto-Stop" et "Un citoyen modèle" notamment), ainsi que la dislocation hypocrite de la cellule familiale ("Comme une reine", "Pornodiva", ...). Sans oublier quelques piques bien senties envers l'abrutissement télévisuel de l'ère Berlusconi.
Cela n'empêche pas Les Nouveaux monstres de s'en donner à coeur joie dans le comique, et de diluer son propos amer dans des sketches des plus réjouissants. On verra ainsi se dérouler dans une cuisine de restaurant une homérique bataille à coups de poulpe, d'oeufs, de farine, et autres ingrédients ; dans un autre segment, les amateurs de scatologie ne seront pas oubliés.
Enfin, comme dans Les Monstres, certains segments constituent de petites expériences essentiellement formelles : on retiendra donc ici "Sans paroles", qui narre (apparemment) une historiette d'amour entre Ornella Muti et un étranger, segment rythmé par deux tubes sirupeux de l'époque ("Ti amo" et "All by myself", pour les amateurs...).

Inutile de préciser que Vittorio Gassman et Ugo Tognazzi crèvent l'écran, ainsi qu'Alberto Sordi, autre vedette de la comédie italienne. Quant à la toute jeune Ornella Muti, qui éblouit deux segments de sa présence, c'est un véritable régal pour les érotomanes. Ou les amateurs de maillots de bain. Ou les deux.
Plus violent dans son propos, plus osé graphiquement et scénaristiquement, Les Nouveaux monstres joue dans une autre catégorie que son aïeul, et dresse un portrait tout aussi valable de l'Italie de l'époque, quoique plus violent, plus désabusé, et en fin de compte beaucoup plus monstrueux...
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disponible en DVD zone 2 Fr
(A noter que le DVD français permet de voir des sketches "oubliés", voire raccourcis dans certaines copies cinéma. En contrepartie seule une VF est proposée (quelques segments sont en VO en bonus) )