Ombres sanglantes

Ombres Sanglantes (Solamente Nero / The Blood Stained Shadow), Antonio Bido (1978)



Pas franchement prolifique, le Antonio Bido, avec ses films et téléfilms qui se comptent sur les six doigts d'une main. Au vu de ces Ombres Sanglantes pas franchement folichonnes, on ne sait trop si l'on doit s'en féliciter ou pas.

Voici l'argument du film : sur une île proche de Venise, un prêtre est témoin d'un meurtre, mais ne peut identifier le tueur. Très vite, il reçoit des lettres de menaces, tandis que son jeune frère, en vacances sur l'île, mène l'enquête de son côté.



Si l'on ne peut que déplorer le manque d'audace de ce giallo, un comble pour un genre qui se caractérise d'habitude par ses excès, surtout dans la deuxième partie des années 70, force est de constater qu'il reste bien emballé, assez joli (le premier meurtre, perpétré par une nuit zébrée par les éclairs, est de toute beauté) et porté par une musique absolument magistrale de Stelvio Cipriani pourtant pas toujours aussi inspiré (Plus moche que Frankenstein tu meurs, Piranha 2, ce n'est pas ce qui s'est fait de mieux en terme de thèmes musicaux). Reste que le tout laisse un sérieux goût de déjà-vu, notamment chez Dario Argento...



Bido semble en effet avoir bien révisé ses classiques, puisqu'on retrouve quasiment tous les passages obligés des gialli du père Dario : rôle-clé d'une oeuvre d'art dans la résolution de l'intrigue, rapport trouble à l'homosexualité, personnage qui détient la clé de l'énigme en lui... Les Frissons de l'angoisse sont passé par là. Dommage, car Bido, malgré, encore une fois, un travail esthétique plus qu'honnête, ne parvient pas à dynamiser son récit, pourtant pas trop avare en retournements, la faute sans doute à des acteurs pour la plupart bien pâlichons et à des meurtres assez plats, à deux exceptions près : le premier meurtre, déjà évoqué, et celui d'une vieille infirme à qui l'on maintient la tête dans une cheminée - qui fonctionne à pleins gaz, cela va sans dire.



Plat, c'est en effet le mot qui convient à ce Ombres Sanglantes, sorte de fac-similé d'un giallo argentesque vidé de toute substance perverse. En somme, voilà un film certes regardable, mais pas franchement excitant.



02/01/2008
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