On m'appelle King

On m'appelle King (Lo chiamavano King), Giancarlo Romitelli (Don Reynolds, 1971)



Fans de Kinski, ce film est pour vous. Du moins il vous faudra faire preuve d'attention car le sieur n'a que très peu de présence à l'écran. 6 ou 7 minutes sur ce film très court (même pas 1 heure 10 !), et Klaus empoche le cachet, prêt à enchaîner avec un autre western. Mais trêve de ce persiflage éhonté, voyons un peu ce que nous réserve ce On m'appelle King.



Et bien pas que des bonnes surprises, malheureusement. D'abord, il ne faudra pas s'attendre à une réalisation très soignée. Le montage est très haché, à tel point que l'on a souvent l'impression que la fin d'une scène est coupée au profit du début de l'autre ; la photographie est peu remarquable, et parfois très laide. En outre, de nombreux passages sont visiblement issus d'un autre film (un comble pour une oeuvre aussi courte ! ). Rendons toutefois grâce à quelques images inspirées (mais par qui ? telle est la question) et à des fusillades nerveuses et relativement bien enlevées.



Quant au scénario, il tient sur un quart de post-it : King est le surnom d'un chasseur de primes hors-pair. Un jour, il retrouve son frère tué et la femme de celle-ci violée par trois bandits, les frères Benson, acoquinés avec les Mexicains. Evidemment, King (Richard Harrison) va tenter de se venger. Et Kinski dans tout ça ? Il est le shériff, et malgré son rôle-clé, ne montre son minois de dégénéré que toutes les dix minutes. Inutile de préciser que chacune de ses apparitions est un délice. Car charisme il y a chez Kinski, et pas qu'un peu ; ce qui est moins le cas pour Harrison, future star de ninjateries hautement délectables de Godfrey Ho (Ninja Terminator, Ninja the protector, etc...), qui tournait alors essentiellement dans des productions italiennes (Avec Django, la mort est là d'Antonio Margheriti est un des exemples les plus fameux de sa filmographie transalpine).



On m'appelle King n'est pas non plus spécialement trépidant avec ses nombreux intermèdes "cavalcade" heureusement portés par une musique entraînante, laquelle évite de justesse l'hilarité ou l'endormissement devant la redondance de ces scènes où l'on voit Richard Harrison parcourir sans cesse les mêmes décors pour aller d'un point à un autre (à noter que la cavalcade de clôture est strictement la même qu'une de celles qui balisent le film - facile, on reconnaît le cactus...). Tout cela frise l'arnaque, au vu de la durée famélique du film...



Bricolé, rapiécé, handicapé par un manque de moyens financiers et techniques évident, On m'appelle King échappe tout de même à l'oubli par la grâce de la prestation de Kinski, certes courte, mais comme toujours pleine de bestialité contenue. Pour public averti néanmoins : on tape là dans le western de troisième zone...

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DVD zone 2 français disponible



01/01/2008
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