Pistoleros de l'Ave Maria, Les

Les Pistoleros de l'Ave Maria (Le dernier des salauds / Il pistolero dell'Ave Maria), Ferdinando Baldi (1969)



Relativement méconnu, ce western de Ferdinando Baldi (réalisateur de Texas, adios), également connu sous le titre Le Dernier des salauds est pourtant une belle réussite doublée d'un film assez surprenant dans sa thématique, plutôt osée, et joliment illustrée.




Sebastian et Isabelle virent leur mère s'associer à son amant pour assassiner leur père alors qu'ils étaient enfants. Bien des années plus tard, Isabelle est mariée de force et les deux criminels ne se supportent plus. Quant à Sebastian, il a réussi à s'enfuir lors de la terrible nuit. Rafael, un ami d'enfance, après l'avoir cherché pendant des années, va enfin le retrouver. La vengeance va pouvoir s'effectuer... Rien de bien neuf donc dans ce scénario, qui mêle mélodrame familial et vengeance par les armes. Sauf que...




Sauf que l'amitié entre les deux héros est traitée bien autrement que l'on pourrait le supposer. En effet, l'ambiguïté, la tension sexuelle qui règne entre les deux personnages est palpable tout au long du film ; grâce à quelques scènes-clé (le bain de Sebastian, la tentative de séduction d'une danseuse sur Rafael), à des regards équivoques entre les deux hommes, à la vision de leurs corps dénudés, du visage d'éphèbe de Sebastian (Leonard Mann, également vu dans L'Humanoïde d'Aldo Lado)... Si rien n'est suggéré, si le scénario tente de brouiller les pistes en faisant de Rafael un personnage castré (thématique récurrente du western italien – cf. le Jean-Louis Trintignant aphone du Grand Silence) et épris d'Isabelle, force est de constater que la relation entre les deux hommes est empreinte de sensualité et va au-delà la simple amitié.




Les Pistoleros de l'Ave Maria est en outre techniquement très réussi, avec une superbe photographie et un thème musical formidable, instantanément gravé dans la mémoire du spectateur. Si le scénario en lui-même n'offre pas de grandes surprises, c'est donc le traitement des personnages principaux, le jeu très juste des acteurs (Rafael est joué par Pietro Martellanza, alias Peter Martell, vu dans quantité de westerns) et la très bonne tenue de l'ensemble qui accroche du début à la fin. En somme, ce film mériterait vraiment d'être plus connu ; la récente édition DVD disponible pour une bouchée de pain proposant un copie propre du film, il serait dommage de se priver. A bon entendeur...


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Disponible en DVD zone 2 français



01/01/2008
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