Pistolets pour un massacre

Pistolets pour un massacre (La Malle de San Antonio / Una pistola per cento bare), Umberto Lenzi (1968)

 

Touche-à-tout emblématique du cinéma bis italien, auteur notamment du cultissime Cannibal Ferox, Umberto Lenzi nous présente ici un western qui est bien loin de casser des briques, mais qui comporte tout de même son lot de curiosités.

 

Evacuons tout de suite les aspects embêtants du film: la réalisation est assez impersonnelle, quand elle n'est pas maladroitement pompée sur le style de Sergio Leone. Mais, surtout elle ne dynamise pas un récit déjà bien basique à la base (un soldat condamné aux travaux forcés pour insubordination revient dans sa ville natale et découvre le meurtre de ses parents; comme tout bon héros de western, la soif de vengeance se met à le dominer...). Du coup certains passages s'éternisent, et ce n'est pas la photographie médiocre qui peut espérer faire passer le temps.


Plus rageant encore, le scénario n'exploite pas des idées pourtant foutrement jouissives! Le héros (Peter Lee Lawrence, correct dans le rôle, avec sa gueule d'ange) est en effet un Quaker, et, par conséquent, l'application de sa religion ne lui permet aucun acte de violence,et à fortiori, interdit de tuer un homme. Toutefois, sacrifiant au besoin de vengeance, Jim Slade décide tout de même de prendre les armes, mais se limite à prendre une balle par assassin à expédier en Enfer, plus une autre, au cas où. Voilà une idée ingénieuse, qui aurait permis de jouer avec cette espèce de serment. Que nenni, Slade finit par user allègrement d'un fusil, balançant à la mer ce qui aurait pu faire de lui une figure intéressante.


Enfin, le déroulement de l'histoire est assez laborieux, et sans grande originalité, avec son rebondissement obligatoire et ses révélations qui sentent le réchauffé...

 

Pistolets pour un massacre n'est toutefois pas dénué de qualités; certains aspects du "quakerisme" de Slade sont sympathiques (mais restent anecdotiques), telle que sa volonté de ne pas toucher à l'alcool, ce qui oppose un peu plus le personnage aux autres gros bras du film, avec lesquels il contraste déjà par sa silhouette presque féminine et son calme à toute épreuve. De plus, un passage du film est assez marrant pour mériter qu'on lui accorde un coup d'oeil: la prise de possession de la ville par des aliénés évadés de la prison, qui sèment une pagaille monstrueuse, un vrai défoulement de pulsions exubérantes (pulsions sexuelles, destructrices et pyromanes notamment) et qui mettent un peu de folie dans ce western pas très inspiré...

-

Disponible en dvd zone 2 français



01/01/2008
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour