Planète des vampires, La
La planète des vampires (Terrore nello spazio), Mario Bava (1965)
Des films de SF italiens, il y en a pas eu des masses. Les plus connus restent Starcrash, nanar cosmique (c'est le cas de le dire) et attachant de Luigi Cozzi, la miteuse et calamiteuse Bataille des étoiles d'Alfonso Brescia, et, donc, cette Planète des vampires de Mario Bava. Autant dire que ce dernier constitue sans doute le meilleur de ce genre chez les Italiens.
Pourtant, dès les premières minutes, le nanar est à craindre (à espérer ?) ; qu'il s'agisse des costumes un peu ringues des acteurs, des machines avec pleins de voyants qui clignotent et font bip-bip, ou encore du vocabulaire pseudo-technologique employé par l'équipage du vaisseau, on a là tout ce qui fait le charme de la SF bien cheapos. Pourtant, en quelques mouvements de caméra, Bava nous rassure : il prend son film au sérieux. En effet, la suite va s'avérer surprenante.
Comme d'habitude, et peut-être un peu plus cette fois, l'ancien cameraman-éclairagiste barbouille allègrement et avec talent son cadre d'éclairages improbables, à dominante rouge ; en outre, grâce à d'ingénieux effets d'optique, le film, tourné intégralement en studio, propose une planète crédible et superbe.
Cette planète, justement, l'équipage du vaisseau atterrit dessus, attirée par un signal, puis par une très forte gravité. Tout ce beau monde va vite se rendre compte qu'ici, les morts reviennent à la vie sous l'impulsion d'extraterrestres immatériels tentant de sauver leur espèce. Nous sommes en 1965, mais le script, comme vous l'avez sans doute constaté, préfigure Alien (le canevas de base est identique, et de plus la présence d'une ancienne race sans doute décimée par les parasites est présente dans les deux films, et amenée de la même manière ; pas de doute, il y a repompage !), et le furieux Ghosts of Mars de Carpenter (pour le mode de parasitage et le look des possédés). La Planète des vampires a donc incontestablement marqué l'histoire de la SF, en y apportant des thèmes neufs, tels que la possession / dépossession du corps et de l'esprit, et surtout en créant un amalgame parfait entre horreur et science-fiction.
Les restes d'une race éteinte...
Pas étonnant, puisque, outre son scénario prenant et son esthétique parfaite, il délivre en outre de réels moments de tension (qui renvoient cette fois à The Thing de ... Carpenter). Malgré tout, La Planète des vampires n'est pas parfaite : les acteurs sont franchement quelconques - ce n'est un secret pour personnes que Bava se contrefichait de ses acteurs et de leur direction, et l'aspect kitsch, bien qu'amusant, dessert l'aspect "trouille" du film, film qui reste tout de même un sacré morceau. Ca force le respect !
A noter qu'il s'agit de la première collaboration entre Mario Bava et son fils Lamberto, qui occupe ici la fonction d'assistant-réalisateur.
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dispo en dvd zone 2 français