Reine des Amazones, La

La Reine des Amazones (La Regina delle Amazzoni), Vittorio Sala (1960)



Le peplum n'est pas peuplé que d'éphèbes musclés prêts à soulever les moindres rochers en carton qui se dressent sur leur chemin, de jeunes filles en détresse attendant patiemment que le sus-dit vienne les libérer de l'injustice, ou de vieux rois affaiblis en proie aux conspirations. Preuve en est cette Reine des Amazones, qui tente de poser un regard plus distancé sur le genre.



Et pour cela, quoi de plus idéal que le parti-pris de la comédie ? Nous suivons donc le destin de l'ingénieux Pirro (le très à l'aise Rod Steiger) et du musculeux Glaucus (Ed Fury), piégés malgré eux par les Amazones, menées par une reine quelque peu désinvolte (la ravissante Gianna Maria Canale, une habituée du genre). Heureusement pour les valeureux mâles, Antiope (Dorian Gray, joli pseudonyme !), une jeune beauté de la tribu s'est épris de "sympathie" pour Glaucus...



Si La Reine des Amazones souffre de certains défauts d'ordre technique, notamment une photo inégale qui a tendance à changer de luminosité d'un plan à un autre (le case-tête des productions à petits budget en plein air...), il parvient néanmoins à tenir le spectateur pendant tout le film, par la seule grâce d'acteurs qui ont parfaitement compris qu'il est ici plutôt question de parodie relativement fine que de grosse gaudriole ; foin de cabotinage facile donc, on y substitue les sourires en coin et les répliques pince sans-rire d'un Rod Steiger excellent en pendant libidineux et astucieux de Glaucus, archétype du malabar de peplum. Quelques situations bien amenées permettent de rire sans se forcer (la scène où Pirro négocie avec les corsaires au milieu d'un véritable capharnaüm dans l'auberge, en proie à une bagarre générale), se permettant quelques piques aux clichés du peplum (Glaucus est bien mal en point après une simple chute de cheval ; la reine se fiche éperdument des complots qui se trament malhabilement autour d'elle, etc...).



On regrettera néanmoins un scénario qui a du mal à remplir la courte durée du film - des passages à vide néanmoins comblés par des scènes purement gratuites où les Amazones, qui par ailleurs assouplissent progressivement leurs principes de rigidité morale, au grand bonheur de nos héros, frétillent un peu partout à l'écran, profitant ainsi de l'alibi libertaire du sujet... Reste donc un bon film, sympathique et à l'enthousiasme communicatif, et qui distille en outre un érotisme aujourd'hui si désuet qu'il en devient un objet de curiosité... A voir.



02/01/2008
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