Rickshaw

Rickshaw, une ombre dans la nuit (American riscio), de Sergio Martino (Martin Dolman) - 1990



Il faut avoir un sacré sens de la dérision pour appeler son film Rickshaw, soit, traduit de la langue de Churchill, "pousse-pousse". Alors évidemment ça en jette plus en engliche, mais j'aurais bien avoir un titre français, ça aurait fait bien dans ma collection de VHS.

...

Le film ? Ah oui, pardon.

Hé bien, ce film est l'histoire d'un pousse-pousse maléfique, qui le jour de ses seize ans... mmm... ah non, je m'a gourré. Alors, il s'agit d'un jeune conducteur de pousse-pousse, incarné par Mitch Gaylord, champion olympique américain de gymnastique (puisque je vous le dis), qui se retrouve embrigadé dans une sale histoire. Jugez donc : un soir, le studieux jeune homme est invité à une partie de jambes en l'air par une grande rousse (Victoria Prouty, qui a joué dans... ah non, c'est son seul film - elle est photographe professionnelle aujourd'hui - joli patronyme néanmoins). Mais ça ne s'arrête pas là !

En effet, notre chauffeur s'aperçoit que sa partie de tire-tire est filmée avec la complicité de sa conquête. Peu enclin à se faire filmer "la peau des couilles" (textuellement), il fout une beigne à la gonzesse, saccage tout et fait voler le voyeur et sa caméra dans tous les sens. Rentré chez lui, il s'aperçoit que la cassette qu'il a empruntée n'est pas la bonne. Voulant quand même un souvenir de son escapade, il retourne au bateau, et trouve le caméraman mort, et le bateau qui s'enflamme. Il se retrouve dès lors empêtré dans une machination, qu'on en fait plus des comme ça ma bonne dame, ça non.



La preuve c'est que Donald Pleasance cachetonne en jouant un prédicateur maléfique, que Sergio Martino fait ce qu'il peut pour rehausser une esthétique très télévisuelle (ces coupes des cheveux ! ces décors !), et, à se décharge, s'en sort assez bien, et que le scénario part peu à peu en trip mystico-chinois, sans que personne ne semble s'étonner, sauf le spectateur, qui commençait à se demander pourquoi on voyait une vieille chinoise pendant deux secondes toues les cinq minutes... Un beau bordel, parcouru de scènes assez gores, dans lequel on croise Daniel Greene, le Atomic Cyborg en personne. C'est toujours ça de pris.

Rickshaw est en fait assez drôle, et se suit sans trop d'ennui, pour peu qu'on soit indulgent avec le scénario incohérent. Après tout, c'est pas pour les chiens que Martino s'échine à filmer des nichons dès que possible. On est pro ou on ne l'est pas. Ce mélange de polar, de film fantastique et d'horreur est bancal, moche, mais une pointe de folie le rend relativement attachant malgré tout. Symptomatique du déclin du ciné de genre italien...


23/02/2008
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