Sorciers de l'île aux singes, Les
Les Sorciers de l'île aux singes (Safari Express), Duccio Tessari (1976)
Duccio Tessari, éminent scénariste derrière Pour une poignée de dollars, brillant réalisateur des Titans, touche ici au film d'aventures, et s'appuie pour l'occasion sur un casting prestigieux, composé de Giuliano Gemma, vedette de nombreux westerns à la figure éternellement juvénile, Ursula Andress, suissesse que l'on ne présente plus, ainsi que Jack Palance, qui joue ici les méchants, pour changer.
Gemma
incarne John Baxter, organisateur désinvolte de safaris pour
la société Safari Express, toujours accompagné
de la guenon Biba, secrètement amoureuse de son maître
(si, si). Un jour, il découvre le corps, sans connaissance, et
plutôt attirant, d'une inconnue, campée par Ursula
Andress. A son réveil, elle est incapable de se souvenir de
son propre nom. Dans le même temps, un mystérieux
Hollandais (Jack Palance) propose à Baxter et à son ami
/ associé d'escorter, pour la coquette somme de cent mille
dollars, des armes à destination d'une tribu autochtone.
Flairant le mauvais coup, John se désiste, au contraire de son
ami, qui décide de s'en charger seul, attiré par le
gain. Bien évidemment, les destins de cette cargaison, du
Hollandais et de la belle inconnue sont inextricablement liés...
Tessari emballe donc proprement ce film sans prétentions, qui vaut avant tout pour le ton caustique de l'ensemble – les dialogues entre Gemma et Andress dénotent d'une belle complicité à l'écran et font souvent mouche. L'humour primant avant tout, nous avons donc droit aux nombreuses facéties de Biba, la guenon jalouse et possessive de Gemma et à des bagarres loufoques et tournant souvent au joyeusement débile (la partie de baseball entre Gemma et Andress à base de tronc d'arbre et de noix de cocos, avec des indigènes belliqueux pour cibles).
Le
tout tient bien la route, sans être transcendant, tiré
vers le bas par un scénario un peu décevant, qui cause
notamment une grosse baisse de tension dans le troisième
quart, mais aussitôt rehaussé par les prestations
excellentes des acteurs principaux, et un Tessari qui s'évertue
à désacraliser, sans paraître trop y toucher,
tous les codes chers au films d'aventures. Un petit film qui se
regarde comme comme on mange une friandise, sans faim.