Washing Machine, The

The Washing Machine (Vortice Mortale), Ruggero Deaodato (1993)

 

A priori, avec un titre comme ça, il y a de grandes chances d'avoir affaire à un nanar mongolo-débile à base de machine à laver possédée. Cette perspective est déjà en soi encourageante, mais The Washing Machine trompe toutes ses attentes de cinéphile déviant pour nous livrer un excellent film. En s'y penchant de plus près, on s'aperçoit vite que ce film présente de toute manière deux particularités bien spécifiques: tout d'abord, il est l'oeuvre de Ruggero Deodato, un des piliers du bis italien, réalisateur notamment du Dernier monde cannibale et des Barbarians, mais surtout du roublard Cannibal Holocaust, emblématique représentant de l'âge d'or du bis. Deuxième particularité, ce film date de 1993, c'est-à-dire bien après cet âge d'or, tandis que le cinéma de genre italien agonise en délivrant son ultime chef d'oeuvre, Dellamorte Dellamore (Michele Soavi, 1994). Deux raisons qui aiguisent donc la curiosité de l'amateur, curiosité qui se voit amplement récompensée à la vision du film en question.




En effet, le film narre la descente dans la folie d'un inspecteur de police aux prises avec trois soeurs qui jurent avoir vu le cadavre démembré de l'amant de l'une d'elles... dans leur machine à laver bien sûr. Ces trois soeurs se montrent assez pressantes envers Philippe Caroit (acteur dans des sagas estivales de TF1 et un Max Pécas................waow) et l'attirent peu à peu dans leur univers empli d'érotisme et de perversité. Il faut dire que toutes trois possèdent assez d'attributs pour faire tourner la tête de n'importe quel grabataire, et qu'elles s'arrangent pour inventer des jeux sexuels pour le moins originaux et... stimulants dirons-nous (la scène dans le musée avec les aveugles est à ce propos très belle).




L'intrigue se déroule tranquillement, profitant de l'ambiance particulière de Budapest et de l'interprétation somme toute fort honnête des acteurs. Voir l'inspecteur Stacev détruire doucement sa santé mentale et sa vie privée est un plaisir tout à fait délectable, d'autant que le film est empreint d'un climat fortement propice à la démence, entre ses musées déserts, ses maisons grandes et inquiétantes, et ses machines à laver pleines de mystères. Un humour sympathique colore en plus le tout.




Contrairement à ce qu'on entend par-ci par-là, The Washing Machine n'est absolument pas un giallo, loin s'en faut. Pas de tueur mystérieux aux gants noirs et aux motivations retorses; pas de victimes pulpeuses et assassinées de manière convenablement sadique; pas de titre énigmatique, etc... Pas non plus un film érotique, même si on voit beaucoup de scènes équivoques ; pas plus un film d'horreur, celle-ci étant réservée à quelques passages, dont une scène onirique bien prenante... J'ai tout de même classé ce film dans la section "horreur", mais bon, fallait bien le mettre quelque part !


En bref, Vortice Mortale vaut vraiment le coup d'oeil, et pisse bien plus haut qu'il ne le prétend ; au prix où peut trouver le DVD, ce serait dommage de s'en priver...



02/01/2008
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